Le voyage d’Emily Redfern
« Le projet Fratelli a été créé en 2015 en réponse à la crise des réfugiés déclenchée par la guerre en cours en Syrie. Le Liban accueille près de 2 millions de réfugiés syriens et possède le ratio réfugiés/citoyens le plus élevé au monde. Les Frères Maristes et Lasalliens ont voulu répondre conjointement à cette crise et ont créé le Projet Fratelli, un centre socio-éducatif qui sert les enfants et les jeunes réfugiés syriens et leurs familles et aussi des familles libanaises, palestiniennes et irakiennes dans le besoin, tant ici à Rmeileh qu’à Bourj Hammoud, un quartier de Beyrouth.

Pendant mon temps de bénévolat, j’ai eu l’occasion de « porter plusieurs casquettes » ici à Fratelli, avec entre autres : l’enseignement de l’anglais, le tutorat des étudiants pour les examens IELTS afin d’obtenir des visas de relocalisation, demandes écrites de subventions, l’aide à la gestion des finances de Fratelli, la supervision des équipes d’enseignants et l’offre de soutien, les visites à domicile, l’aide au transport, et plus encore ! En tant que Volontaire Lasallien, je crois sincèrement que ma plus grande responsabilité ici est d’aider à développer un sens de la communauté et de construire des relations avec les étudiants de Fratelli, leurs familles et la communauté en général. Et cela se manifeste dans les moments interpersonnels que j’ai partagés en raccompagnant un étudiant chez lui, en jouant avec un enfant et en étant invité dans un foyer et, en fin de compte, dans la vie d’une famille.
En tant qu’Américaine, cette expérience m’a vraiment ouvert les yeux sur les réalités auxquelles le Moyen-Orient est confronté et sur la rapidité avec laquelle la politique étrangère américaine se joue en temps réel ici.

Mon expérience au Liban a transformé ma vue sur ce pays et la région dans son ensemble. Il n’y a pas une partie de moi qui soit restée intacte. Une bouche qui peut parler de nouveaux dialectes et de nouvelles langues (arabe libanais et syrien, espagnol et français). Des yeux qui ont vu des abris, des protestations politiques, la générosité et la fierté libanaise. Un nez qui se souviendra toujours de l’odeur des fermiers syriens qui brûlaient les champs pour augmenter la rotation des cultures, avec la fumée qui s’élevait sur un coucher de soleil rose vif et les interminables paquets de cigarettes de l’après-midi et des narghilés que les hommes fumaient devant leur maison. Des oreilles qui résonnent encore des délicieux cris de « FRATELLIIIIIIII » lorsque nous passions en voiture ou à pied devant les maisons de nos étudiants. Et bien sûr, mon cœur qui a été touché par le sens de la famille et la familiarité que m’ont manifesté les Libanais et les Syriens
Épousez chaque minute de votre expérience ! Être volontaire, c’est moins ce que vous faites que la façon dont vous le faites et votre présence dans un milieu. Saisissez toutes les occasions de créer des relations avec ceux que vous servez. Prenez le temps de visiter des familles, de vous promener là où vous vivez et de sortir de votre zone de confort, je vous promets que vous ne serez pas déçu ».
Emily Redfern